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Usure du pouvoir et immobilisme

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Cet article a été publié dans Le Soleil de Québec, le 9 novembre 2023

C’est un secret de Polichinelle. L’usure du pouvoir défait les gouvernements dans un régime démocratique. Même la Coalition avenir Québec de François Legault, qui atteignait des taux de satisfaction stratosphériques pendant la pandémie, voit désormais l’usure du pouvoir la rattraper à chaque décision controversée. On ne peut plaire à tout le monde, surtout en politique, et le cumul de toutes les décisions gouvernementales avec son lot d’insatisfaction amène immanquablement des conséquences sur la popularité d’un gouvernement mettant ainsi fin à la lune de miel de départ… jusqu’à la perte du pouvoir au profit d’un autre parti.

Le gouvernement de la CAQ, comme tous les gouvernements lui ayant succédés, a aussi des choses à se reprocher qui peuvent expliquer l’érosion de ses appuis: la bonification de rémunération des élus majorée de 30% qui alimente le cynisme envers les élus; les décisions douteuses en environnement; le manque de volonté politique dans le financement en transport en commun et dans les logements sociaux, etc.

L’usure du pouvoir atteint aussi les autres paliers de gouvernement. Les libéraux de Justin Trudeau au fédéral ont aussi commencé leur règne par de bons taux de satisfaction avec un chef perçu comme une «rock star» à l’international. Huit ans plus tard, et accentué par la gestion de la pandémie qui fut plus difficile à Ottawa qu’à Québec, l’étoile de l’héritier de Pierre Elliot Trudeau ne cesse de pâlir, ouvrant ainsi les portes du pouvoir au Parti conservateur qui s’approche dangereusement de la zone payante en intentions de vote malgré ses idées de conservatisme social qui font contrastes avec les principes véhiculés par le Parti libéral.

Enfin, l’usure du pouvoir peut avoir des effets surprenants et provoque le changement, cependant plus par dépit que par conviction. L’alternance dans un système de scrutin uninominal majoritaire à un tour ne propose pas une grande offre à l’électorat, le choix réel se limitant souvent à deux partis politiques. Les électeurs se retrouvent alors contraints de donner leurs appuis au parti rival (ou à ne pas voter avec le même résultat) qui propose souvent des idées en oppositions au parti politique encore au pouvoir, concrétisant ainsi un jeu d’un pas en avant et de deux pas en arrière — ce qui peut sans doute expliquer l’immobilisme de nos sociétés face aux défis de l’avenir…

Photo de Element5 Digital: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/personne-laissant-tomber-du-papier-sur-une-boite-1550337/


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